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Comment éviter d'avoir un chiot avec une dysplasie de hanche : nos 4 conseils

Comment éviter d'avoir un chiot avec une dysplasie de hanche : nos 4 conseils

Vous êtes sur le point d’acheter ou d’adopter un chiot et vous souhaitez lui éviter les souffrances d’une dysplasie de hanche (ou dysplasie coxo-fémorale), maladie orthopédique malheureusement trop fréquente chez les chiens. Vous ne savez pas comment faire ? Mon Bibou va vous lister ci-dessous les précautions à prendrer avant d'acquérir votre animal mais aussi dans la première année de vie de votre chiot. 

 

Pourquoi la dysplasie de hanche du chien est une maladie à ne pas négliger (et à éradiquer)

 

N’ayons pas peur des mots, la dysplasie des hanches est un calamité, avant tout pour le chien mais également pour vous :

  • Elle oblige à une limitation (préventive) des activités et de l'alimentationà un âge où le chiot ne pense qu’à jouer et à manger ! ;
  • Elle est contraignante pour le référent : adaptation de l’environnement pour la prévenir mais aussi pour la soigner ;
  • Elle est très douloureuse puis invalidante quand elle est installée ;
  • Elle est très coûteuse en soins.

Le sujet ici n’est pas de réexpliquer ce qu’est la dysplasie de hanche, très bien fait sur de nombreux sites mais surtout de vous aider à ne pas avoir un chiot/chien atteint.

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Rappelons seulement que les premiers signes cliniques de la maladie se manifestent le plus souvent lors de la première année de votre chiot, quand il grandit :

  • légère boiterie, plus importante suite à l’activité ou lors du lever si le chien est resté longtemps couché ;
  • difficulté à se lever, à monter dans la voiture ou à sauter ; 
  • une modification de la façon de s’asseoir ou de courir (court comme un lapin) ;
  • une diminution de l’activité ;
  • une diminution de la masse musculaire d'une cuisse ;
  • de la douleur lors des manipulations de la hanche ;
  • un bruit de « cloc » à la démarche pouvant indiquer une laxité très sévère de la hanche ;

 

Comment un chien développe une dysplasie de hanche (les causes)

 

1 - L’hérédité est la principale cause de la dysplasie coxo-fémorale du chien

L'hérédité est le facteur LE PLUS IMPORTANT (près de 80%), n’en déplaise aux éleveurs qui essaient de rejeter la faute sur les référents ou aux référents qui ne veulent pas admettre avoir mal "choisi" leur chiot...

 

1️⃣ Qu’est-ce que ça veut dire ?

▪️ Un chien non prédisposé génétiquement, ne développera pas de dysplasie (sauf traumatisme sur la hanche bien sûr) ;

▪️ Un chien prédisposé peut NE PAS développer la dysplasie (la hanche est toujours normale à la naissance) si un coaching rigoureux de l’environnement est fait dans la première année du chien. En effet, c’est uniquement lors de sa phase de croissance que vous pouvez agir pour son bien.

▪️ Mais aussi qu'un chien très prédisposé développera une dysplasie, malgré des mesures préventives très bien réalisées (le plus souvent des dyplasies sévères).

 

2️⃣ Renseignez-vous sur les races dites "à risques" !

Les races les plus sujettes à la maladie sont bien connues. Une étude très vaste réalisée entre 1974 et 2010 a pu déterminer le % de dysplasie de hanche pour chaque race. Elle a été réalisée par l'OFA (Orthopedic Foundation for Animals).

À retenir : C’est l'utilisation de la co-sanguinité (pour créer des standards homogènes) et la sélection de caractéristiques morphologiques « aberrantes » pour de nombreuses races qui ont créé ces forts taux de dysplasie.

  • les deux races ayant un taux de dysplasie supérieur à 60 % sont le carlin et le bouledogue anglais, deux races très hypertypées et sujettes à de nombreuses remises en question dans plusieurs pays.
  • entre 40 et 60 % de dysplasie : le Dogue de Bordeaux, le Mâtin napolitain, le Saint Bernard et le Dogue argentin ;
  • Entre 30 et 40%, on retrouve le Basset, le Dogue des Canaries, le Bouledogue américain et le Bouledogue français ;
  • Entre 20 et 30%, on a l'American Staffordshire, le Bullmastiff, le Pitbull, le Berger allemand et le Rottweiler ;                       
  • Entre 10 et 20% (ce qui est encore trop), on retrouve le très répandu Golden retriever, le Chow-chow, le Mastiff, le Chien de berger anglais, le Schnauzer géant, le Beagle, le Setter anglais, le Bouvier de Berne, l’Akita, le Caniche, le Grand danois, le Labrador retriever, le Malamute de l’alaska, le Samoyède, le Boxer et Border Collie ;
  • Les races avec moins de 10% de sujets porteurs de dysplasie sont : le Chien des Pyrénées, le Schznauzer, le Pointer, le Bull Terrier, le Cocker Spaniel, le Chien de Rhodésie, le Dalmatien, le Lévrier, le Husky sibérien (2%) ;
  • Mention spéciale pour les petits lévriers, approchant les 0% de dysplasie (muscles fessiers développés + poids de corps leger = morphotype idéal pour avoir le moins de contraintes sur l'articulation de la hanche avec étirements des ligaments).

taux de dysplasie de hanche des chiots

Remarques sur ce classement :

  • Les races géantes et/ou lourdes occupent le devant de la scène quand on parle de dysplasie, normal, ce sont des races à croissance rapide et/ou à contraintes importantes sur l'articultaion coxo-fémorale du fait du poids ;
  • Les races "trop" lourdes, trop musclées, trop courtes sur pattes etc sont très atteintes (elles s'éloignent trop du morphotype du canidé "normal" = sans problème de santé l'empêchant de survivre à l'état sauvage) ;
  • On parle souvent du risque important chez le golden alors qu’il n’a « que » 19,7% de taux de dysplasie… Oui, mais comme il y a beaucoup de chiots golden produits, cela donne un chiffre brut élevé !
  • Les chiens dits « de travail » ont souvent des taux faibles (sélection rigoureuse car un chien dysplasique devient « inutile »). Il y a des exceptions,  par ex du beagle avec près de 20% mais n’oublions pas qu’il est aussi devenu un chien de compagnie très prisé (élevages moins regardants…?). Citons au même titre le labrador et le berger allemand.

Notre conseil : N’achetez pas une race trop prédisposée (ce qui permettra de diminuer et d’améliorer la production à terme). Même si vous craquez pour une race géante/très prédisposée, sachez vous raisonner pour le bien des animaux. Sinon, optez pour un croisé de votre race préférée, tout en contrôlant également son environnement pendant sa phase de croissance.

 

3️⃣ N'achetez pas un chiot sans avoir vu les radiographies de hanche de ses 2 parents !

Comme il y a plusieurs gènes incriminés, il est difficile de faire une sélection rigoureuse basée sur l’analyse ADN des reproducteurs. 

Le seul moyen est de réaliser une radiographie des hanches selon un protocole rigoureux à tous les individus reproducteurs des races les plus atteintes (entre 12 et 18 mois selon la race), de faire lire ces radio par un lecteur officiel de la FCI puis d’écarter SYSTÉMATQUEMENT de la reproduction les individus atteints de dysplasie, même légère (au-dessus de A).

Est-ce fait en pratique ? Non, pas pour tous les chiens (élevages amateurs, non réalisation des radiograhies par l’éleveur, autorisation de reproduction pour des individus B ou C).

dysplasie hanche chien angle de norberg olsson

Rappel des degrés de dysplasie de hanche chez le chien :

  • A : indemne de dysplasie (Aucune anomalie de l’articulation. Position tête fémur/cotyle parfaite. Angle Norberg-Olsson supérieur à 105°)
  • B : stade de transition, presque normal. (Position tête fémorale/cotyle mauvaise et angle Norberg-Olsson supérieur à 105° Ou bonne position tête fémorale mais angle Norberg-Olsson compris entre 100 et 105°.)
  • C : dysplasie légère (Mauvaise position tête fémorale/cotyle et angle Norberg-Olsson compris entre 100 et 105°)
  • D : dysplasie modérée avec des modifications anatomiques. (Signes d’arthrose. Mauvaise position tête fémorale/cotyle et angle Norberg-Olsson compris entre 90 et 100°.)
  • E : dysplasie sévère (Signes d’arthrose. Mauvaise position tête fémorale/cotyle et angle Norbeg-Olsson inférieur à 90°)

Dans un monde parfait, pour être proche du risque 0 sur une race prédisposée, il faudrait que votre chiot soit issu de parents tout deux cotés A, eux-mêmes issus d’individus côtés A. 

Notre conseil  : Demandez les radiographies des reproducteurs de la portée (en veillant bien à ce que les numéros d’identification sur les papiers de l’animal et sur la radio correspondent bien !) et si on ne peut pas vous les donner, partez en courant ! Et refusez tout chiot dont les 2 parents sont non côtés A ou sans radiographie.

À noter que, pour aider les éleveurs dans leur travail de « réparation » des races les plus atteintes, il faudrait que chaque chiot vendu déclarant une dysplasie après la vente, même 5 ans plus tard, leur soit signalé par les propriétaires ! C’est rarement fait…

NB : En France et en Belgique par exemple, la dysplasie de la hanche est considérée comme un vice rédhibitoire lors de l'achat d'un chien : sa détection dans les mois qui suivent l'adoption (avant ses 1 ans) peut ainsi justifier une annulation de la vente (!!!) ou un remboursement partiel.

⚠️ La radiographie a ses limites : un chien donné A à 12 mois peut en fait être un chien B ou C mais qui a bénéficié de facteurs environnementaux très favorables et n’a pas développé de dysplasie. En revanche, il est bien porteur de gènes délétères et peut les transmettre. Ceci explique aussi la faible baisse de la fréquence de la dysplasie malgré cette procédure officielle.

 

 

2 - L'environnement ou comment tenter d'éviter le développement d’une dysplasie à mon chiot de race prédisposée 

Si vous passez outre nos conseils, accrochez-vous pendant plusieurs mois car votre mission va être la suivante : empêcher des facteurs de l’environnement de votre chiot de déclencher l’expression de sa prédisposition génétique c’est à dire une dysplasie uni ou bilatérale de ses hanches. Votre rôle est primordial mais très contraignant pour tous.

 

1️⃣ Contrôler rigoureusement l'alimentation de votre chiot

il faut à tout prix éviter que votre chiot ne grandisse/ne prenne du poids trop vite. Pour cela, il ne faut pas qu’il ait un régime avec trop de calories, voire (oui, oui), il faut limiter son apport à la limite du « pas assez », mais sans tomber dans la carence et d’insuffisance musculaire.

Des études sur des chiots prédisposés génétiquement ont montré que ceux nourris à volonté développent des dysplasies plus fréquentes et plus graves que ceux ayant un contrôle strict de leur apport calorique.

Dans le cas d'un chiot déjà atteint de dysplasie de la hanche, il faut le maintenir à un poids inférieur ou égal à celui attendu compte tenu de son âge, afin de limiter l'aggravation de son état.

 

Autres facteurs alimentaires importants : éviter l’excès de protéines, de calcium et un déséquilibre ionique de la ration (Potassium, sodium et chlore).

 

NB : heureusement, les industriels se sont inspirés des études pour proposer des aliments adaptés à ces races. Si vous choisissez la ration ménagère, assurez-vous qu’elle soit élaborée par un vétérinaire nutritionniste pendant toute la phase de croissance votre chiot (entre 3 et 8 mois)

 

2️⃣ Contrôlez rigoureusement l'activité de votre chiot

Ni trop, ni trop peu et pas n’importe quoi : on évite les sauts (jeux de balle), la descente des escaliers, les jeux brusques ou avec phases d’accélération et de décélération brutales, les glissades sur du parquet ou du carrelage.

NB : vous devrez peut-être adapter votre habitation et/ou votre auto pendant quelques mois (rampe, barrières…).

Il faut en revanche permettre un développement suffisant des muscles des cuisses et des fesses : marche quotidienne, course à allure modérée et régulière, nage… Les sorties devront d’abord être courtes puis progressivement augmentées en temps. Préférez le port du harnais, qui évite les sollicitations du squelette pendant la balade du toutou.

Vous pouvez aussi jouer calmement et quotidiennement avec lui : ces premiers mois de croissance intense sont parfaits pour éduquer en douceur votre bibou à la marche au pas, au suivi naturel.

 

Vous l’aurez compris, il n’est pas toujours facile de faire comprendre à votre chiot (et à vos enfants) que les 6 premiers mois à la maison doivent se passer « dans le calme » et sont déterminants pour l’avenir fonctionnel des chiens prédisposés à la dysplasie de hanche. 

 

 

En conclusion, le dysplasie de hanche est une maladie génétique très fréquente dans de nombreuses races de chiens. Son élimination est rendue difficile par :

  • son caractère polygénique ;
  • l’absence de test ADN prédictif ;
  • la difficulté de réalisation des radiographies interprétables (sédation, manipulateur et lecteur expérimentés) ;
  • la reproduction anarchique par des non-connaisseurs, la non réalisation des radiographies de tous les reproducteurs...
  • la mode des chiens "difformes" ;
  • le rôle important de l’environnement les 6 premiers mois après l’achat du chien nécessitant rigueur et finances (alimentation et activité).

 

C’est d’autant plus dommageable que la dysplasie coxo-fémorale du chien entraine une altération de la qualité de vie du canidé quand elle est déclarée : 

  • au « minimum », elle empêche votre chien de mener une vie de chien normal (courir, sauter, jouer) ;
  • puis vient la douleur chronique ;
  • puis le handicap fonctionnel ;
  • et enfin les chirurgies coûteuses (sources d’abandon ou de chiens laissés en souffrance).

 

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