Déclaration de revenus Pet-sitter : comment faire ? 18 août 2022, 10:32:20 , modifié le 12 mars 2024, 11:11:20

Ça y est, vous allez franchir le cap et faire de la garde d'animaux votre profession. Vous avez bien conscience de tous les avantages à côtoyer quotidiennement ces êtres merveilleux.

Mais attention ! qui dit professionnalisation dit déclaration d'activité et...des revenus.

On vous explique comment procéder.

Pourquoi déclarer mes revenus en tant que Pet-sitter ?

En France, toute personne percevant une rémunération en l'échange d'un travail est à même de bénéficier de protections sociales, bien utiles quans l'activité cesse ou quand on a besoin de se faire soigner. Ces cotisations couvrent :

• l’assurance maladie / maternité ;
• la cotisation complémentaire d’indemnité journalière ;
• la CSG et la CRDS ;
• les allocations familiales ;
• la retraite de base et la retraite complémentaire obligatoire ;
• le régime d’invalidité et décès.

Nous devons, en échange, verser un % de nos revenus à différentes caisses, chargées de redistribuer ensuite les cotisations en fonction des besoins de chacun.

Pour les salariés, ces cotisations sociales sont prélévées directement à la source, avant versement de leur salaire.

Pour les travailleurs indépendants, chaque caisse fait des appels à cotisation en fonction de ce que l'entrepreneur a déclaré comme revenus. Pour les auto-entrepreneurs, la collecte des cotisations se fait sur un seul portail, un URSSAF dédié.

Ensuite, nous devons également tous payer des Impôts sur le Revenu qui servent au fonctionnement des infrastructures et  services nationaux.

Le petsitter répond au mêmes obligations que tous les autres travailleurs du pays. Même si son activité est très plaisante, garder des animaux pour obtenir une rémunération = travail.

Nous avons déjà vu ensemble les obligations légales en lien avec la profession de petsitter (non, non,  vous ne pouvez pas vous auto-proclamer petsitter professionnel du jour au lendemain, vous avez des obligations de formation, d'assurances, de déclaration d'activité et de société). L’activité de pet sitting dépend de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA)

En résumé :

1. Valider la formation (sommaire) ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques). Elle vous apporte en quelques heures uniquement quelques bases à connaître pour s’occuper des animaux : alimentation, comportement, santé, transport, mais aussi reproduction et sélection, et des éléments de droit.
2. Déclarer votre activité auprès de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) ou à la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) de votre département.
3. Si vous optez pour la garde d’animaux à votre domicile, vous devez élaborer un règlement sanitaire et désigner un vétérinaire sanitaire qui doit autoriser l'ouverture de votre établissement, assimilé à une pension.
4. L'existence juridique de l'activité se fait grâce à la déclaration en tant qu’auto-entrepreneur (régime micro-BIC : Prestation de service commerciale ou artisanale). En France, c’est le statut le plus adapté à l'activité de pet sitter. Il peut être cumulé avec un autre statut. Les démarches sont simples, tant pour la création de l’entreprise que pour la déclaration des revenus et le paiement des cotisations. En tant que prestataire de services, le petsitter doit avoir un chiffre d'affaires inférieur à 72 600 €  pour rester en régime auto-entrepreneur. De plus, grâce à ce statut, les charges sociales ne sont que de 22% du CA et il n'y a pas de facturation de TVA si le CA annuel est inférieur à 34 400 €. Il faudra payer également la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP), la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et la taxe de frais de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat.
5. Immatriculer son auto-entreprise auprès de votre Centre de Formalités des Entreprises (CFE). Vous obtenez alors un numéro SIRET par l'INSEE.  ℹ️ Le code APE est le 96.09Z - Autres services personnels n.c.a. (non classés ailleurs)
6. Souscrire une assurance responsabilité professionnelle et une protection juridique (recommandé). Ces assurances ne sont pas obligatoires (!) mais la question de la responsabilité en cas de dommages subis ou occasionnés est suffisamment importante pour que vous vous y penchiez sérieusement en lisant notre dossier sur les assurances ;
7. Ouvrir un compte bancaire dédié à votre auto-entreprise. Il n’est en revanche pas nécessaire d’ouvrir un compte professionnel, un compte courant classique à votre nom est tout à fait suffisant ;
8. Créer des canaux de communication pour faire connaitre votre activité (page Facebook, site internet, Google Maps...). Le petsitter professionnel peut aussi s'inscrire sur les plateformes payantes mettant en relation des propriétaires et des petsitters rémunérés. Le cout de sa prestation doit alors comprendre les frais prélevés par la plateforme. Un petsitter professionnel n'a pas le droit de s'inscrire dans le réseau solidaire Mon Bibou car seules les gardes bénévoles y sont pratiquées.

ℹ️ Si votre chiffre d’affaires est faible, vous avez la possibilité de demander à payer des cotisations minimales afin de disposer d'une meilleure protection sociale. Cela vous permet notamment de valider des trimestres de retraite et de bénéficier d’une couverture en cas de maladie.

Pet-Sitter : quels revenus déclarer ?

Dans tous les cas, tous les revenus tirés de la garde d'animaux doivent être déclarés au fisc, y compris quand celui-ci inclus les frais prélevés par un intermédiaire (site de petsitting). Cette profession n'étant pas encadrée, les prix sont libres et dépendent de la ville d'exercice.

Certains petsitters proposent, en plus de la visite, de la promenade ou de la garde, des prestations additionnelles : envoi de photos, frais de déplacement, administration de médicaments...

À titre indicatif :

• Visite d’un petit chien au domicile des propriétaires : 15 € pour une visite d’environ 30 minutes
• visite d’un oiseau ou de poissons au domicile des clients : environ 8 € ;
• Garde d’un chien en pension : 7 à 12 €/jour ;
• Garde d’un petit rongeur en pension : 7 €/jour.
• Garde de nuit d'un chat à son domicile : 33 €/nuit.
• Visite d'un chat à son domicile : 12 €/30 min, 19 €/1h, 15 € la visite avec injection d'insuline, 30€ si plus de 4 chats...

Les tarifs sont généralement majorés de 10 à 15 % le dimanche et les jours fériés et peuvent être dégressifs en cas de garde sur plusieurs jours consécutifs ou répétés.

En règle générale, un petsitter gagne au plus l'équivalent annualisé d'un SMIC, soit environ 1300 € nets par mois. Ce qui est peu bien sûr compte-tenu de la disponibilité requise et le nombre d'heures effectuées pour réaliser ce chiffre d'affaires. Le piège est de devoir "garder à tout prix" quitte à avoir trop d'animaux en même temps et entraver ainsi leur bien-être et leur sécurité.

De nombreux petsitters exercent donc cette activité professionnelle pour avoir un complément de revenus (pension de retraite, télétravail en temps partiel...).

Enfin, si vous estimez que "le jeu n'en vaut pas la chandelle" mais que vous avez besoin de la compagnie des animaux, sachez que vous pouvez aussi vous proposer pour garder gratuitement, à votre convenance de lieu et d'horaire, les bibous des propriétaires du réseau solidaire Mon Bibou.

Garde d'animaux : comment déclarer l'argent gagné

2 possibilités pour déclarer ses revenus :

• Déclaration de l'intégralité du CA annuel avant paiement des charges. L'administration fiscale y applique un abattement de 50% pour calculer votre IR. Vous êtes ensuite prélevé à la source mensuellement ; Vous devez déclarer vos recettes annuelle sur le formulaire 2042-C-PRO ou CERFA n° 11222 de l'administration fiscale.
• Le prélèvement libératoire : vous payez 1,7% de votre CA (sans abattement) à chaque fois que vous payez vos charges sociales sur le portail dédié aux auto-entrepreneurs de l'URSSAF. Ce mode de paiement n'est possible que si le foyer fiscal déclare moins de 27 000€ environ pour une personne seule.